top of page
Site internet recto.jpg

Mardi 2 avril 2024, 19h30

Salle de l’Institut, place St-Croix

Mazzochi : Dido Furens

Dido : Clémence Nicolas, Aeneas : Romain Bazola 

Virgilius : Samuel Guibal

Ensemble la Nébuleuse

Gabriel Rignol

 

Dido Furens est un « dialogue à trois voix » extrait du recueil Dialoghi e Sonetti posti in Musica de Domenico Mazzocchi, célèbre compositeur romain d’opéras, publié en 1638. Celui-ci regroupe la mise en musique de passages de chefs-d’œuvre littéraires de divers auteurs antiques et plus contemporains. Ici, l’extrait est tiré du quatrième livre de l’Énéide de Virgile, et relate le passage situé entre le moment où Didon apprend le prochain départ d’Énée, et celui où elle se donne la mort.

C’est peut-être sur la scène des théâtres populaires romains que Mazzocchi entend ces vers, simplement déclamés, avant de décider de les mettre en musique, sous forme d’opéras miniatures, petites scènes qui restent aujourd’hui un champ d’expression à explorer.

Domenico Mazzocchi

Membre méconnu de la génération de compositeurs succédant à celle de Claudio Monteverdi, Domenico Mazzocchi (1592-1665) n’a certainement pas joui, même en son temps, d’une renommée comparable à celle du père de la seconda prattica. Si l’on ne peut lire que peu de choses à propos de ce citoyen romain dans les archives musicales de l’époque, il apparaît cependant en tant que prêtre et docteur en droit dans la capitale italienne. Sa formation musicale ne nous est pas parvenue, de même qu’un éventuel poste occupé dans une église italienne, que ce soit en tant que maître de chapelle ou même seulement de musicien.

L’unique opéra de sa main à nous être parvenu, La Catena d’Adone, joué à Rome puis à Venise en 1626, bien que moqué par le contemporain de Mazzocchi Sigismondo d’India, regorge d’innovations qui ne sont pas sans rappeler l’attrait de Monteverdi pour les couleurs sonores encore inouïes. On retrouve ensuite ce goût dans les Dialoghi e Sonetti, avec des incursions chromatiques audacieuses, et même des demi-tons enharmoniques spécifiés (sortes de glissandos expressifs). Pour allonger la liste des « originalités » de ce compositeur, on peut mentionner les indication (rarissimes pour l’époque) de nuances ou de caractères (forte, piano, mais aussi crescendo, messa di voce ou encore concitato – « excité », arrabiato – littéralement « fâché »…), ou encore, sur le plan formel, l’exploitation de nouveaux genres qui se populariseront dans l’Europe musicale par la suite : outre les dialogues et sonnets, il a écrit des « histoires sacrées » et des oratorios, encore peu répandus de son temps.

© Dorine Lepeltier-Kovacs

bottom of page